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Investir dans des certificats

Certificats en bourse : définition

Parmi les nombreux produits financiers qui existent en France, vous avez les « certificats ». Ce sont des valeurs mobilières émises par les banques. Ces certificats ont les mêmes caractéristiques juridiques qu’une « obligation ». En ce sens, ils répliquent les performances des autres supports financiers comme les paniers de valeurs mobilières, les indices boursiers, les matières premières, etc…

Les certificats empruntent le même processus que le cours du sous-jacent, mais sans l’effet multiplicateur, ou également appelé « effet de levier ». Ce qui est tout le contraire des « warrants ». Ainsi, les certificats ont les mêmes conditions qu’une action, et par conséquent peuvent être utilisés pour couvrir votre portefeuille boursier.

Pour plus de précisions, les certificats sont associés à des sous-jacents. Leurs détenteurs peuvent, alors, diversifier leur placement boursier en fonction de ces sous-jacents. De plus, les conditions de remboursement à l’échéance, ainsi que les garanties, sont déjà connues à l’avance. Ce qui en fait un placement sûr. En revanche, il faut respecter certaines conditions pour en tirer le meilleur rendement possible.

Quelles sont les différentes catégories de certificats ?

Il existe différents types de certificats. Il y a notamment :

  • Les bulls ou calls
  • Les bears ou puts
  • Les certificats « discount »

Les « Bulls » ou « Calls » sont conçus pour profiter de la hausse d’un sous-jacent. Ils ont la particularité de reproduire les variations d’un indice ou d’un panier d’actions. Dans cette catégorie, les certificats « cappés » et « floorés » qui sont accessibles via un compte titres classique servent à augmenter le potentiel de gain dans une phase de hausse modérée ou de stabilité du sous-jacent. Ces types de certificats ont l’avantage de proposer une marge de sécurité bien plus importante.

Pour les « Bears » ou « Puts », contrairement aux Bulls, ils reproduisent les variations inverses d’un indice ou d’un panier d’actions. Ils existent, donc, pour permettre à l’investisseur de jouer sur la baisse du sous-jacent. Ici, les certificats « floorés » aident à jouer sur la baisse modérée du sous-jacent.

Et enfin, pour les certificats « discount » sont plus adaptés aux paris sur la stabilité de l’actif du sous-jacent.

Généralement, on distingue également 3 catégories principales de sous-jacents :

  • Les actions
  • Les indices
  • Le panier d’actions (plusieurs combinaisons disponibles en fonction du secteur d’activité, d’une partie d’indices…)

Mais, il est aussi possible de répartir les certificats en 6 grandes classes d’actifs. Ce sont :

  • Les actions françaises et étrangères
  • Les paniers d’actions françaises ou étrangères, ou encore thématiques (luxe, environnement, pays émergents…)
  • Les indices boursiers nationaux ou internationaux, ou encore sectoriels 
  • Les devises
  • Les matières premières (or, métaux précieux…)
  • Les taux d’intérêt

Quelle est l’utilité et les objectifs financiers des certificats ?

L’investissement dans des certificats intéresse énormément de personnes actuellement car il présente de nombreux avantages :

  • Accès au marché boursier mondial au travers de plusieurs sous-jacents : une plus vaste gamme internationale de sous-jacents comme les paniers d’actions, les indices, les devises, les multinationales…
  • Grande diversité grâce au grand nombre de classes d’actifs, des régions géographiques et aussi des secteurs. Un investisseur de certificats dispose ainsi de la possibilité de diversifier son portefeuille. 
  • Meilleure liquidité : la liquidité du cours d’achat et de vente des certificats est garantie par l’émetteur. De plus, les certificats sont toujours accompagnés de dates de maturité et de prix d’exercices variés qui restent négociables. Le flux est ainsi permanent et avantage l’investisseur.
  • Moindre risque : contrairement aux autres types d’investissements boursiers, le risque est minimal avec les certificats. En effet, les investisseurs connaissent déjà, à l’avance, la perte maximale qu’ils encourent. Préparés, ils peuvent alors anticiper la chute du rendement.
  • Positions couvertes : avec les certificats, les investisseurs peuvent jouer de la baisse des cours des valeurs des sous-jacents. Ils n’ont donc rien à craindre d’une chute du marché boursier. Ils peuvent même protéger leur portefeuille puisqu’ils savent que  les certificats évoluent souvent dans la direction opposée des sous-jacents.

Toutefois, il est utile de mentionner que les placements boursiers via des certificats ne présentent pas uniquement que des avantages. Parmi les inconvénients principaux, il y a notamment la perte de valeur des certificats au fil du temps. En effet, le temps est un atout à double tranchant. Il peut être positif ou négatif pour les certificats.

Ensuite, il y a aussi la caractéristique d’ « effet de levier » des certificats. La fluctuation des cours de valeur de ces derniers peut, en effet, se retourner contre les investisseurs. En une journée, et sans stratégies d’investissement bien définies, ils peuvent perdre jusqu’à 50% de leurs primes des certificats.

Ainsi, au vu de la complexité de ces produits financiers cotés en Bourse, il est évident que les certificats s’adressent surtout aux investisseurs avertis. Avant d’y placer votre argent, et d’espérer un quelconque rendement, il est préférable d’en discuter avec un expert fiscal et financier. Il saura vous expliquer les produits que vous devez prioriser, les risques que vous encourez et les stratégies que  vous devez mettre au point.

Comment acheter des certificats ?

Les certificats se négocient comme les actions car ils sont également cotés en Bourse. Pour acheter des certificats, il faut donc passer des ordres d’achat ou de vente auprès d’un intermédiaire financier (banque ou société de courtage par exemple). C’est la même procédure que pour l’achat de compte-titres ordinaire. Chaque ordre d’achat ou de vente lancé entraîne alors un paiement de frais de courtage qui sont similaires à ceux des actions.

Pour acheter des certificats, et en garantir le rendement il faut procéder avec vigilance. Aussi, il est conseillé de surveiller de près la Bourse et détecter, voire guetter, tous les évènements et faits pouvant avoir un impact majeur sur le cours de l’actif sous-jacent que vous recherchez. En effet, le prix des certificats varient en fonction de plusieurs critères (date d’expiration, profils d’investissement, caractéristiques, prix d’exercice…). De plus, le coût initial de chaque certificat coté en bourse n’est jamais le même. Pour trouver celui qui vous conviendra, il est alors important de passer par cette petite prospection assidue.

Sinon, il est aussi conseillé de prioriser le prix du certificat dans le cas où il serait levé immédiatement. Autrement dit, il est préférable de considérer un certificat à partir de sa valeur intrinsèque et non de son prix dans l’absolu. En effet, ce dernier pourrait être très bas alors qu’il possède un prix relatif beaucoup plus élevé.

Les experts financiers recommandent également de faire attention à deux indicateurs importants pour choisir vos certificats. Il s’agit du « delta » et de l’ « élasticité ». Ils vous aident à comparer objectivement les certificats, car ils vous donnent des valeurs précises (en fonction de la situation) à un moment déterminé. Ces informations sont généralement disponibles sur les sites web des émetteurs et peuvent être obtenues pour tous les certificats que vous convoitez.

Quelle est la fiscalité des certificats ?

La prime perçue à l’échéance de la durée de détention prévue des certificats est imposable. Elle sera alors, au même titre que les revenus des obligations, soumise au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Un prélèvement forfaitaire de 24%, non libératoire, sera appliqué sur les primes de remboursement. Ce prélèvement forfaitaire sera présenté sous forme de crédit d’impôt sur votre feuille d’impôt et viendra alléger vos impôts dus pour l’année suivante. En cas d’excédent, la valeur différentielle vous sera remboursée.

Il y a toutefois quelques exceptions qu’il faut connaître. En effet, vous pouvez demander à être exempt de ce prélèvement forfaitaire si votre revenu fiscal de référence (RFR) de l’avant dernière année est inférieur à 25 000 euros pour une personne célibataire, divorcée ou veuve, ou encore à 50 000 pour un couple soumis à une imposition commune. En revanche, pour en bénéficier, vous devriez envoyer votre demande au plus tard le 30 novembre de l’année qui précède votre imposition. Il faudra également remplir des documents spécifiques, notamment l’attestation sur l’honneur indiquant que votre RFR est réellement en dessous de ces plafonds.

Sinon, si vous percevez une prime de remboursement négative, alors, elle ne sera pas déductible de votre revenu imposable. En même temps, cette prime négative ne sera pas, non plus, imputée sur vos plus-values futures. On parle dans ce cas de « perte définitive ».

Dans le cas de revenus de placements n’excédant pas 2 000 euros, vous pouvez choisir l’imposition forfaitaire libératoire de l’impôt sur le revenu à un taux de 24%. Cette exception concerne uniquement les revenus de placements hors dividendes d’actions que votre foyer fiscal percevra. Ces revenus doivent être déclarés, et donc indiqués sur votre déclaration de revenus, pendant l’année suivant leur encaissement.

Il peut aussi arriver que vous vendiez vos certificats avant leur échéance de remboursement. Dans ce cas, le régime des « plus-values de cession de valeurs mobilières » sera utilisé pour déclarer votre gain. En d’autres termes, vos plus-values de cession de certificats sont aussi imposables et seront soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu. En revanche, notez bien que vous ne bénéficierez pas de l’abattement général pour durée de détention.

Prenez également garde au fait que vos plus-values et primes de remboursement des certificats seront soumises aux prélèvements sociaux. Le taux global utilisé est de 15,5%. La CSG payée est déductible des revenus imposables encaissés pour un taux de 5,1% pendant l’année de son paiement. C’est le cas pour les primes de remboursement et les plus-values des certificats.

Le saviez-vous ?

Les certificats ont été créés en 1990 et ont vu leur popularité exploser dans les années 2000. De nombreux investisseurs ont réussi à se créer de petites fortunes, notamment grâce à l’effet de levier des certificats.