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Investir dans les obligations

L’investissement en bourse continue de séduire énormément de monde actuellement. Toutefois, entre être attiré par l’idée et savoir la mettre en pratique, il y a un monde. En effet, le marché boursier est l’un des sujets les plus complexes à comprendre, surtout pour les grands débutants.

Alors, faut-il tirer un trait sur cet univers palpitant et prometteur ? Faut-il renoncer à l’un des meilleurs moyens de fructifier son argent et de bénéficier de nombreux avantages fiscaux ?

Si vous débutez dans cet univers, voici quelques informations qui vous guideront à faire le meilleur choix pour votre argent.

Obligations : qu’est-ce que c’est ?

Une obligation est un titre financier sur lequel vous pouvez placer votre argent et le faire fructifier. Ce titre représente l’emprunt qu’une entreprise réalise auprès du public. Le principe est simple : l’émetteur de l’obligation verse un intérêt, déjà défini à l’avance, à l’investisseur chaque année ou chaque trimestre. On appelle cet intérêt un « coupon ». Les obligations sont différentes des actions dans ce sens où les premières représentent des titres de créance, c’est-à-dire des dettes, et que les secondes concernent les titres de propriété ou capital. Les obligations peuvent être émises par un Etat ou une entreprise.

Votre avantage réside donc dans la valeur du taux de ce coupon. S’il est élevé, vous augmentez vos chances de le revendre encore plus cher sur le marché. Sachez, toutefois, que la valeur d’une obligation est très variable en fonction des autres taux d’intérêts sur le marché. Il est aussi utile de préciser que les investissements en obligation ne sont pas sans risques. En effet, ce n’est pas un support de placement garanti à 100%.

Il y a un risque de perte en capital, mais jusqu’à ce jour, les obligations sont un investissement relativement sûr. En effet, comparées à d’autres supports financiers, elles présentent moins de risques.

Pourquoi choisir les obligations pour investir en bourse ?

L’investissement dans les obligations présente de nombreux avantages. Déjà, il vous procure un revenu fixe car il existe un échéancier déjà établi au départ et un montant déterminé au préalable que les émetteurs doivent respecter. De plus, la valeur du remboursement reste immuable durant la durée de vie de l’obligation, ce qui est une garantie exceptionnelle.

Sinon, les obligations sont aussi un bon moyen de diversifier les investissements en bourse. Si vous avez déjà investi dans des actions, ce serait un bon moyen de varier votre portefeuille, et par la même occasion, compenser les éventuelles baisses du cours sur le marché. En effet, les actions et les obligations sont complémentaires. Leurs cours évoluent habituellement dans deux sens contraires.

Les obligations vous protègent également des risques de déflation et de récession économique. Le revenu fixe versé par les émetteurs vous préserve de l’inflation de votre pouvoir d’achat. En effet, des instruments de dettes liés à l’inflation, comme l’indexation de l’indice de l’inflation à l’émission, existent pour vous servir de filet de sécurité.

Et enfin, les obligations vous permettent également d’épargner et d’atteindre des objectifs établis sur le long terme. En effet, vous pouvez épargner un faible montant d’argent qui augmentera avec le temps. D’ailleurs, selon les études des experts financiers, les obligations se présentent comme un meilleur placement que le livret d’épargne. En effet, les taux d’intérêts des livrets d’épargne sont souvent moins élevés que ceux des obligations. Mais pour que cela vous soit rentable, il faut investir sur le long terme.

Quels sont les risques d’un investissement dans les obligations ?

Malgré ces nombreux avantages, il y a quand même quelques inconvénients qu’il faut considérer. Le dépôt de bilan des sociétés émettrices est un cas qui pourrait mettre en péril la rentabilité de votre investissement. En effet, seules les obligations d’Etat sont garanties.

D’un autre côté, il y a aussi le risque de perdre les intérêts que vous auriez déjà perçus si la société émettrice effectue un remboursement anticipé. L’investissement initial sera récupéré, mais vous ne toucherez plus les intérêts que vous deviez avoir. Et à ce moment-là, les taux seront plus bas et vous perdrez votre avantage.

L’inflation est aussi un inconvénient qu’il faut surveiller pour votre investissement dans des obligations. En effet, face à une augmentation de l’inflation, la dépréciation des coupons d’obligations est inévitable. Généralement, dans ce genre de cas, on est tenté de vendre ses obligations sur le marché et espérer un meilleur rendement sur un autre investissement. Mais le problème est que vous subissiez une perte considérable sur le premier. Vous pouvez vous en sortir si vous misez sur des obligations indexées sur l’inflation.

Les risques sont aussi élevés si vous décidez de vendre vos obligations avant l’échéance. En effet, votre rendement peut être infime par rapport à la mise que vous avez placez au départ ce qui ne serait pas vraiment intéressant. Si le taux d’intérêt augmente, la valeur des obligations anciennes va baisser sur le marché. Et si le taux d’intérêt baisse, cette valeur va augmenter. Ainsi, la conservation des obligations jusqu’à l’échéance est un critère important. Si cette date ne correspond pas à vos objectifs financiers, il est préférable de choisir d’autres obligations.

Comment investir dans les obligations ?

Il y a différents types d’obligations :

  • Obligations d’Etat et obligations d’entreprises
  • Obligations à taux fixe et obligations à taux variable
  • Obligations à court terme et obligations à long terme

Les obligations d’Etat :

Pour faire le choix de vos obligations, vous devez connaître la spécificité de chacune d’entres elles. Les obligations d’Etat sont une fraction de dettes à long terme qu’un Etat a contracté. Il existe plusieurs types d’obligations d’Etat :

  • les bons de trésor à court terme
  • les bons de trésor à intérêt annuel
  • les OAT.

L’échéance de ces obligations d’Etat varie en fonction des besoins du gouvernement. Par exemple, pour les bons de trésor à court terme, l’échéance peut aller jusqu’à 1 an, pour les bons de trésor  à intérêt annuel, cela peut durer 5 ans. Et enfin, pour les OAT, l’échéance peut aller jusqu’à 50 ans.

Concernant ces derniers types d’obligations d’Etat, on émet généralement des OAT selon un taux fixe. Toutefois, il existe certaines exceptions comme les OAT indexées sur l’inflation ou les OAT de capitalisation qui sont proposés à des taux variables.

Les obligations d’Etat sont considérées comme plus sûres car un gouvernement ne risque pas de faire faillite, contrairement à une entreprise. En d’autres termes, les obligations d’Etat vous offrent un rendement nettement plus sûr que les obligations d’entreprises.

Pourtant, cette quasi-certitude a de nombreuses fois été ébranlées, notamment avec les différentes crises que l’Europe a connues. Aussi, prenez toujours l’habitude de demander l’avis d’un spécialiste avant de placer votre argent.

En ce qui concerne l’émission des obligations d’Etat, c’est l’AFT ou Agence France Trésor, créée en 2001 par l’arrêté du 8 février 2001, qui se charge de la gestion et de la trésorerie de l’Etat français. C’est cette agence qui gère toutes les dettes du gouvernement, avec l’aide des SVT ou spécialistes en valeurs du trésor, lesquels peuvent être des établissements étrangers (japonais ou américains).

Pour le principe de fonctionnement, les étapes à suivre sont les suivantes :

  • L’AFT annonce le montant que l’Etat souhaite emprunter
  • Les SVT s’organisent pour permettre les enchères. Ils indiquent également à l’Etat la valeur de l’émission qu’ils prévoient d’acheter. Ils précisent également le prix. Après, les SVT revendront ces titres à d’autres investisseurs. Cette opération sera bénéfique à l’Etat si les titres sont proposés au taux le plus faible possible.
  • On dit alors que l’émission est « placée ».

Les obligations d’entreprises :

Les obligations d’entreprises sont des dettes qu’une entreprise contracte afin de satisfaire ses besoins de financement. Pour ce faire, l’entreprise en question peut s’endetter auprès d’une banque, sur le marché des capitaux via des placements boursiers, sur le marché obligataire, etc.

Le mécanisme de fonctionnement est relativement simple, et ne diffère pas beaucoup de celui des obligations d’Etat. L’entreprise émet une dette qu’un détenteur s’empressera d’honorer. Celui-ci recevra des intérêts annuels jusqu’à remboursement total du capital qu’il a investi, c’est-à-dire à l’échéance du titre. L’obligation d’entreprise est composée d’un nominal, d’un coupon et d’une date d’échéance.

L’investissement dans des obligations d’entreprises est aussi une manière d’investir en bourse. En effet, ces obligations sont des produits cotés en bourse, avec une cote en pourcentage du nominal. C’est habituellement le type d’investissement conseillé pour un particulier car le rendement réel, appelé « taux actuariel », est élevé. En effet, les émissions d’obligations sont souvent dédiées aux professionnels. Ce qui n’est pas une restriction obligatoire, mais un conseil des experts.

Il est aussi bon à savoir que le cours d’une obligation d’entreprise varie selon deux facteurs : le taux sans risque et la prime de risque. Et s’il existe une valeur nulle du risque, alors le cours des obligations variera en fonction de l’évolution des taux.

Pour acheter des obligations d’entreprise, on peut passer directement sur le marché ou passer par un support collectif, appelé également « véhicules collectifs » : fonds en euro, fonds d’investissement, fonds commun de placement ou FCP, SICAV, OPCVM

Pour plus d’informations sur les différentes  manières d’acquérir des obligations, il est recommandé de passer par un courtier professionnel.

Les obligations à taux fixe et les obligations à taux variable :

Le taux fixe est garanti car le montant des titres est fixé à l’avance pendant toute leur durée de vie. Les obligations à taux variable bénéficient, quant à elles, d’une rémunération variable en fonction des conditions du marché. Très souvent, les obligations à taux variable présentent un risque de taux faible. Et quand le taux de référence est un taux à long terme, ce risque augmente.

Il y a aussi d’autres types d’obligations qu’il faut connaître :

  • les obligations indexées sur l’inflation : le taux d’intérêt est généralement bas comparé aux obligations à taux fixe. Dans ce type d’émissions, le capital et les intérêts sont indexés sur l’inflation pour protéger le pouvoir d’achat des particuliers pendant leur investissement.  
  • les obligations à coupon zéro : durant toute sa durée de vie, ce  genre d’obligation n’offre aucun coupon. Ces  obligations à coupon zéro existent pour permettre aux particuliers de capitaliser le revenu de leur épargne. En effet, les coupons sont capitalisés et versés entièrement à l’échéance de l’obligation. De cette manière, les particuliers peuvent utiliser l’argent pour financer d’autres dépenses à une date donnée.
  • et les obligations convertibles sont à taux fixe pouvant être choisi par les investisseurs. Ce prix sera déterminé à l’émission des obligations. Il peut être plus élevé que celui appliqué sur les actions du marché à la période où les obligations sont émises.

Obligations et fiscalité : ce qu’il faut retenir !

L’impôt concernant les obligations varie en fonction du fait que vous percevez des revenus ou des plus-values. Tous ces revenus sont à déclarer dans la déclaration de revenus de l’investisseur. Ils seront imposables à l’impôt sur le revenu et y sera appliqué le barème progressif de l’impôt.

Depuis le 1er janvier 2018, le prélèvement forfaitaire unique ou PFU ou encore Flat Tax est entré en vigueur. Les coupons d’obligations qu’un contribuable aura encaissés seront soumis au « régime des placements à revenus fixes ». Et les plus-values de cession d’obligations seront soumises au « régime des plus-values mobilières ».

Le prélèvement à la source de 12,8% (24% avant 2018) est obligatoire pour tous les particuliers qui encaissent ce genre de revenus. C’est donc un prélèvement non libératoire imputable sur l’impôt sur le revenu futur.

Si le RFR (revenu fiscal de référence) de l’avant dernière année est inférieur à 25 000 euros pour une personne seule, et à 50 000 euros pour un couple, ce prélèvement à la source n’est pas applicable.

Et si les revenus du foyer fiscal pour ce type d’investissement ne dépassent pas 2 000 euros, le contribuable peut choisir une imposition à taux forfaitaire de 24% lors de sa déclaration de revenus.

Le saviez-vous ?

Si contrairement à une action, l’obligation ne donne aucun droit à l’investisseur sur l’entreprise en question, le code du commerce leur offre néanmoins un droit de regard sur la manière dont les obligations seront exécutées. Avec les obligations vous aurez donc un certain contrôle sur leur gestion.