Investir dans les produits dérivés
Gagner en bourse est devenu l’objectif principal de plusieurs investisseurs. Beaucoup cherchent à devenir un trader expérimenté et à amasser le plus d’argents possible en un temps record. Cela n’est pas impossible, mais il faut apprendre et essayer de maîtriser les différents termes utilisés, les instruments financiers avec lesquels investir, les stratégies d’investissement, etc… Si vous souhaitez, par exemple, tout connaître des produits dérivés pour un investissement en bourse, retrouvez toutes les informations dont vous avez besoin dans cet article. Retrouvons point par point ce qu’est un produit dérivé, les différents types de produits dérivés, les différentes manières d’investir en bourse avec les produits dérivés, les risques à prévoir et la fiscalité des produits dérivés.
Qu’est-ce qu’un produit dérivé ?
Un produit dérivé est un instrument financier basé sur un sous-jacent. Cela veut dire que son prix provient ou dépend d’un ou de plusieurs actifs sous-jacents. Avant toute chose, il faut comprendre qu’un instrument financier est défini en fonction de 4 points :
- C’est un actif financier
- Cet actif financier peut être un titre ou un contrat qui génère des revenus ou du capital à son détenteur
- C’est un actif financier pouvant être négocié et transmis sur un marché
- C’est un actif financier que l’on appelle également « produits financiers »
On parle alors de produit dérivé lorsque la valeur de l’instrument financier est obtenue de celle d’un autre actif. En d’autres termes, le produit dérivé est une surcouche d’actifs. Initialement, les produits dérivés avaient comme but de couvrir les entreprises face aux risques financiers comme le risque de change ou l’augmentation du prix des matières premières.
Les produits dérivé sont utilisés en bourse pour la couverture ou « hedging », l’arbitrage ou encore la spéculation. Ces trois utilisations créent un équilibre du marché boursier. Les spéculateurs apportent de la liquidité au marché (un rapide échange des transactions comme l’achat et la vente). Les investisseurs en recherche de couverture trouvent leurs intérêts dans ces spéculations. Et une autocorrection des incohérences du marché est assurée par l’arbitrage.
Quels sont les différents types de produits dérivés ?
Les produits dérivés peuvent être catégorisés en 4 grandes familles en fonction des termes du contrat établi. Ce sont :
- Le contrat « forward »
- Le contrat « future »
- Le contrat d’ « option »
- Et le contrat de « swap »
Le contrat forward est un contrat déterminé par l’échange décalé du sous-jacent dans le temps. Tous les contrats forward se négocient de gré à gré ou OTC. C’est notamment le cas des changes à terme ou des FRA.
Le contrat future est aussi déterminé par un échange décalé dans le temps. Toutefois, la différence avec le contrat forward est le contrat est standardisé et négocié sur un marché organisé. Ainsi, l’investisseur pourra le revendre avant l’échéance et évite ainsi de livrer ou de recevoir le sous-jacent.
Avec un contrat d’option, l’investisseur possède le droit, mais pas l’obligation, d’acheter et/ou de vendre le sous-jacent à une date ultérieure à un prix convenu à l’avance. L’autre atout à considérer est que le contrat d’option se négocie à la fois sur le marché de gré à gré et sur les marchés organisés ou réglementés.
Et enfin, les contrats de swap sont déterminés par l’échange de deux sous-jacents ou de deux revenus associés à deux sous-jacents.
On peut également présenter les produits dérivés sous plusieurs types :
- Les options
- Les contrats à termes sur actions
- Les CFD
- Les trackers
- Les warrants
- Les certificats
- Les contrats ou futures
- Et les bons de souscription
Parmi ces différents types de produits dérivés, 3 catégories sont plus importantes. Ce sont les warrants, les options et les contrats à termes.
Pour plus de détails, les options sont des instruments financiers qui donnent droit aux investisseurs d’acheter ou de vendre un sous-jacent à un prix donné à l’avance et valable pour une période prédéfinie (comprise entre un jour et 15 ans). On appelle l’action d’acheter « call », celle de vendre « put », le sous-jacent « strike ». Ce sont des termes qu’il faut bien retenir lorsque vous souhaitez investir en bourse. Une prime correspondant au prix de l’option est versée au vendeur par l’acheteur en contrepartie de son achat. La valeur de cette prime évoluera alors pendant toute la durée de vie de l’option. Ce qui n’est pas le cas pour le « strike ». Si l’investisseur juge que les conditions du marché lui sont favorables, il peut décider d’acheter ou de vendre l’actif sous-jacent au prix déjà convenu et selon les conditions fixées au départ de l’investissement.
Les warrants sont également des instruments financiers qui vous permettent d’investir en bourse. Ce sont les établissements bancaires qui les émettent et non pas les contractants. Ces derniers entrent seulement en ligne de mire lorsqu’il s’agit d’option. Les warrants sont ainsi des produits négociables en bourse. Ils donnent aux investisseurs le droit, et non l’obligation, d’acheter ou de vendre un actif sous-jacent à un prix prédéterminé, ou jusqu’à une échéance prédéfinie. Au-delà de cette date donnée, le porteur ne pourra plus exercer son droit. Pour les warrants, l’achat est appelé « warrant call » et la vente « warrant put ».
Les contrats à terme ou futures sont des produits standardisés qui permettent d’acheter ou de vendre un actif sous-jacent à un prix convenu à l’avance et à une date d’échéance selon une quantité prédéterminée. Avec les futures, les investisseurs ont droit à un engagement ferme. Cela n’est pas forcément le cas avec les options et les warrants. Avec les futures, l’acheteur s’engage à acheter l’actif sous-jacent au prix convenu jusqu’à la date d’expiration. Le vendeur, quant à lui, doit livrer l’actif sous-jacent ou son équivalent en espèces à la date d’échéance. Grâce aux futures, les investisseurs auront la possibilité d’anticiper la hausse du sous-jacent tout en prenant une position longue. Les vendeurs prendront alors la position courte pour réaliser le pari inverse.
Comment investir en bourse dans les produits dérivés ?
En ce qui concerne les produits dérivés, deux types de marché existent : le marché « cash » et le marché « dérivé ». Pour le premier, les actifs se paient au comptant. Quant au second, le règlement de ces actifs est réalisé à une date ultérieure. Les actifs des produits dérivés sont également négociés sur deux différents marchés : les marchés organisés ou réglementés et les marchés de gré à gré.
Pour investir dans les produits dérivés, les futurs investisseurs peuvent compter sur la Bourse de Paris. 3 grandes catégories de produits dérivés peuvent y être échangées. Ce sont les futures et options sur indice CAC 40, les options sur actions et les produits agricoles comme le maïs, le blé ou le colza. Généralement, la majorité des transactions se déroulent de gré à gré.
Il existe plusieurs astuces qui peuvent vous permettre de réussir votre investissement. Face à l’évolution défavorable du prix des sous-jacents, les produits dérivés permettent de gérer les risques financiers et économiques comme les fluctuations intempestives des taux de change, du tarif des produits de base ou des taux d’intérêt. En effet, les investisseurs peuvent fixer dès le départ le prix de certains actifs. Ceux-ci peuvent être vendus ou acquis à une date ultérieure et les prémunir des risques grâce à une grande couverture qui est le « hedging » ou une police d’assurance.
L’investissement en bourse dans les produits dérivés bénéficie de la régulation des autorités spécialisées dans le domaine. Cela reste un avantage considérable qui pousse les investisseurs à croire en leur placement. L’existence de ces autorités de régulation limite les risques de perte d’argent et améliore la transparence du marché.
Concrètement, pour investir en bourse dans les produits dérivés, il faut commencer par choisir un intermédiaire financier habilité qui se chargera d’exécuter vos ordres (banque traditionnelle ou courtier en ligne. Il est important de déterminer votre profil d’investisseur en bourse car le choix de votre broker ou courtier en dépendra. Pour faire le tri entre les différents courtiers du marché, vous pouvez vous reposer sur différents critères : historique, réputation, solidité financière, frais de courtage proposés…
Après avoir choisi le courtier, il faut ouvrir un compte et déposer un capital initial. Ce n’est qu’après ces étapes que vous pourrez commencer vos activités boursières. Vous pouvez ainsi commencer à acheter et/ou vendre des produits dérivés selon les stratégies que vous jugerez adaptées et servant à vos objectifs. Comme déjà mentionné plus haut, vous pouvez vous garantir une couverture, arbitrer ou spéculer avec les produits dérivés. Ce sont les premières étapes à suivre si vous souhaitez investir en bourse dans les produits dérivés. La suite, c’est-à-dire la manière de maximiser vos profits, vous appartient. Tenez simplement compte des risques pour éviter une perte en capital trop importante.
Comment limiter les risques lors d’un investissement dans les produits dérivés ?
Un investissement dans les produits dérivés présente toujours des risques. Comme tous les produits d’investissement boursiers, le risque de perte en capital est important, mais n’est pas le seul à craindre. Voici les risques propres à l’investissement dans les produits dérivés :
- Le risque de contrepartie
- Le risque de liquidité
- Le risque d’exécution
- Le risque de marché
- Le risque de concentration
- Le risque de change
- Le risque spécifique au produit financier
Et voici nos conseils pour les appréhender :
Le risque de contrepartie est l’éventuelle défaillance qu’une personne physique ou morale impliquée dans la transaction peut constater, que ce soit à l’achat ou à la vente. En d’autres termes, suite à cette défaillance de la contrepartie, une perte totale peut être enregistrée sur l’opération. Pour y remédier, il y a la chambre de compensation ou « Clearing House » qui assume toute cette contrepartie. Pour tous les opérateurs, la chambre de compensation offre une contrepartie unique et garantit la surveillance des positions en bourse. Tous les investisseurs qui adhèrent à la chambre de compensation bénéficient ainsi d’une stabilité du système financier et profite des mesures de réduction du risque systémique. Ils disposent d’une garantie en cas de faillite de leur intermédiaire financier (banque ou courtier en ligne), également adhérant à la chambre.
Le risque de liquidité est aussi à surveiller si vous investissez dans des produits dérivés en bourse. Il se traduit par l’incapacité de vendre ses actifs, ou alors de les vendre à un prix très inférieur à cause du manque de liquidité du marché. On assiste alors à une situation que les experts nomment « décote de l’illiquidité ». Tous les investisseurs peuvent être concernés par ce problème d’illiquidité, mais les plus touchés restent souvent les PME, les SCPI… Pour se prémunir de ce risque, il est important de bien étudier son marché avant d’investir. Par exemple, il est préférable d’adopter un investissement non interrompu jusqu’à son terme dans le cas des produits structurés qui disposent d’une durée de vie limitée. Ou alors, il est crucial de vérifier qu’un marché secondaire existe réellement pour effectuer ses futures transactions boursières.
Il y a également le risque d’exécution qui se traduit par le fait que vos ordres ne soient pas exécutés, ou alors seulement d’une manière partielle. Afin de minimiser ce risque, l’unique solution est de veiller à bien placer ses ordres. Les plateformes d’investissement boursier comme Euronext sont très fiables. Elles gèrent les marchés de Paris, d’Amsterdam, de Bruxelles ou encore de Lisbonne. Ce broker surveille continuellement les marchés afin de garantir de meilleures opportunités d’investissement à ses adhérents. En même temps, il faut aussi penser à fixer une limite pas trop bas, ni trop élevé du cours des produits dérivés au moment du placement des ordres.
Le risque du marché peut également devenir un contretemps fâcheux pour tous les investisseurs boursiers en produits dérivés. L’évolution incertaine du cours de l’actif impacte énormément sur les futures spéculations et les investissements réalisés. Pour limiter les dégâts, il est très utile de se former et de s’informer continuellement. Les sources d’informations doivent être croisées pour pouvoir obtenir des renseignements fiables et utilisables. Des analyses financières doivent être réalisées pour déterminer au mieux l’évolution des cours futures et élaborer la meilleure stratégie d’investissement possible.
Sinon, il y a aussi le risque de concentration. Celui-ci survient lorsqu’il y a une trop grande corrélation entre tous les actifs que vous détenez dans votre portefeuille. Le principal risque à craindre est que tous les actifs baissent en même temps et vous mettent en faillite très rapidement. C’est pour éviter ce risque de concentration que les experts boursiers recommandent toujours de diversifier les placements. Investissez donc dans plusieurs classes d’actifs dont les cours sont décorrélés. De cette manière, vous réduisez le risque global de votre portefeuille. Cette diversification est à appliquer à la fois sur les classes d’actifs (devises, immobilier, or et métaux précieux, obligation, action…) et le portefeuille boursier (actions de grandes, petites et moyennes capitalisations, zones géographiques différentes, secteurs économiques différents).
Le risque de change fait également partie des risques auxquels il faut prêter une attention particulière. Ce risque résulte la fluctuation du cours de la devise d’investissement par rapport à votre devise de référence. Les pertes peuvent alors être considérables. La solution est de se couvrir de ce risque de change en se positionnant sur une paire de devise, en traquant les indices étrangers via un ETF, en choisissant les bons produits dérivés permettant de se prémunir de ce risque.
Et enfin, il y a le risque spécifique au produit financier dans lequel vous avez décidé d’investir. A titre d’exemple, il y a les barrières désactivantes pour certains turbos, l’effet de levier pour les warrants, etc. La seule manière de se prémunir de ce risque est d’avoir une bonne connaissance des produits avant d’investir. Dès que vous comprenez correctement le fonctionnement du produit, en cohérence avec votre profil d’investisseur, vous serez en mesure d’élaborer la bonne stratégie d’investissement qu’il vous faut. Pour vous aider, vous pouvez faire appel aux compétences d’un expert financier.
Quelle fiscalité s’applique aux produits dérivés ?
Les gains obtenus via les certificats, les turbos, les warrants… les produits dérivés sont imposables. Pour bien comprendre la fiscalité des produits financiers, il faut savoir distinguer plusieurs éléments :
- Les revenus mobiliers : versés par les valeurs mobilières que les investisseurs possèdent
- Les plus-values mobilières : encaissées lors de la cession des valeurs mobilières
- Les revenus mobiliers fixes : ou produits ou intérêts
- Les revenus mobiliers variables : ou dividendes ou distributions
La fiscalité applicable aux revenus de capitaux mobiliers, c’est-à-dire les revenus mobiliers et les plus-values mobilières a été simplifiée depuis le 1er janvier 2018. En effet, la mise en place du prélèvement forfaitaire unique ou PFU, également appelé « Flat Tax » en raison de son taux de 30% simplifie le calcul de l’impôt dû par le contribuable. Ces 30% du PFU sont composés de 12,8% de taux pour l’impôt sur le revenu (IR) et de 17,2% pour les prélèvements sociaux.
Le PFU intervient directement sur les revenus mobiliers dès le premier versement. En revanche, il n’est pas libératoire car l’imposition définitive des revenus n’intervient qu’au moment de la déclaration de revenus réalisée par l’investisseur.
Pour les plus-values mobilières, le PFU s’applique uniquement à l’imposition annuelle des revenus. Il faut retenir que les plus-values latentes sont exclues. Et les moins-values sont déductibles des plus-values réalisées au cours de l’année d’exercice. Elles sont ensuite imputables sur les plus-values des 10 années suivantes.
Le saviez-vous ?
En 2014, les produits dérivés étaient en pleine explosion partout dans le monde. La valeur totale de ces derniers s’élevait à plus de 800 000 milliards d’euros ce qui représentait 10 fois le PIB mondial !