Investir dans les trackers
Les investissements en bourse intéressent énormément d’investisseurs actuellement. Flexibilité du marché, forte rentabilité, facilité d’investissement… Avec de bonnes connaissances de base du marché boursier, tout le monde peut tenter sa chance et y placer de l’argent afin de le faire fructifier.
Cette connaissance du marché boursier est indispensable pour comprendre dans quel univers on entre, comment éviter les pièges, comment garantir une rentabilité financière élevée… Parmi les premières bases à connaître, il y a la connaissance des actifs sur lesquels on peut placer son argent. Il y a notamment les fonds qui se négocient en bourse que l’on appelle également des « fonds de placement en valeurs mobilières » et qui se négocient de la même manière que les actions.
Dans cet article, nous allons vous expliquer ce qu’est un « tracker », un fond indiciel qui vous peut rapporter gros si vous appliquez les bonnes stratégies. Regardons ensemble sa définition, ses différents sous-jacents, les critères qu’il faut retenir pour le choisir, ses avantages et enfin, ses frais et sa fiscalité.
Qu’est-ce qu’un tracker ?
Un tracker est un produit financier qui permet d’investir dans un grand nombre d’actions en une seule transaction. La valeur d’un tracker suit celle d’un indice boursier comme Nikkei, Dow Jones, CAC 40… Son nom de « tracker » vient du fait que la stratégie appliquée pour ce fond indiciel consiste à « traquer » ou reproduire la performance d’un indice boursier.
Un tracker est différent des fonds d’investissement traditionnels. Son approche est passive et consiste à diminuer les frais et aussi à éviter les erreurs de gestion. Les trackers sont donc des produits financiers sans date d’échéance qui peuvent être achetés en bourse. Selon la définition de certains experts financiers, ce sont des produits financiers qui pistent les sous-jacents. Dans ce cas, on les appelle également « ETF » ou « Exchange Traded Fund ».
Les trackers ont le même principe que le FCP et le SICAV. En revanche, ils ne sont pas associés aux frais de gestion importants de ces derniers. Généralement, l’actif associé aux trackers est habituellement un indice comme le CAC 40, le Dow Jones ou le Dax 30. La stratégie est simple, dès que vous êtes convaincus que la valeur d’un indice va augmenter sur un laps de temps, il est préférable d’acheter des trackers au lieu des actions qui appartiennent à cet indice.
Ainsi, les trackers sont des fonds d’investissement comme tous les autres. Ce sont donc des produits financiers qui servent à placer dans un portefeuille diversifié de titres l’argent regroupé de plusieurs investisseurs. Ce portefeuille peut être composé d’obligations, d’actions ou d’autres produits financiers. Des régulateurs financiers se chargent d’organiser le marché des trackers avec des règles de placement qui sont soumises à un contrôle strict.
Les trackers sont également des indices boursiers de référence. En effet, ils sont différents dans la manière dont leur portefeuille de placement est constitué et géré. En effet, sur la base d’un indice boursier, la composition d’un tracker est connue à l’avance. C’est le contraire de la composition d’un fond traditionnel qui est définie par un gestionnaire et qui évolue au fil du temps selon ses propres convictions. Cela signifie que le portefeuille d’un tracker n’est pas statique mais évolue périodiquement.
Les trackers s’adressent à tous les investisseurs qui souhaitent davantage de performance sur le marché boursier, même avec seulement quelques dizaines de milliers d’euros d’épargne. Toutefois, comme pour tout investissement boursier, l’investissement via les trackers n’est pas garanti à 100%. En effet, des risques importants sont à prendre en compte.
Quels sont les différents sous-jacents d’un tracker ?
En France, 4 types de trackers sont disponibles :
- Les trackers sur indices de marché
- Les trackers sur indices de stratégie
- Les trackers sur indices de matières premières
- Les trackers actifs
Les trackers sur indices de marché sont les plus courants. Leur principe est simple. Il s’agit de spéculer sur la hausse ou la baisse d’un indice sur une période de temps définie. Les trackers sur indices de stratégie sont, en revanche, des trackers disposant d’indices aux critères particuliers comme sous-jacents.
Sinon, on retrouve également des trackers sur indices de matières premières. Cela veut dire que les trackers sont indexés sur le cours d’une matière première comme le blé, le riz brut, le maïs, le soja, l’huile, la farine, l’avoine, le cacao, le café, l’alliage d’aluminium, le cuivre, le zinc, l’acier, etc. Ce type de trackers protège les investisseurs de l’inflation. En effet, même si l’inflation augmente, le prix des matières premières augmente également. Et comme le cours des matières premières est impacté par d’autres facteurs, différents de ceux pour les obligations et les actions, leur portefeuille bénéficie d’un niveau de risque moins élevé. Cela entre également dans le cadre d’une stratégie de diversification que tout investisseur devra adopter pour préserver son placement.
Et enfin, il y a les trackers actifs. Ils sont un peu différents car ils ne suivent pas leurs sous-jacents. Ils adoptent également d’autres modes de fonctionnement comme c’est le cas avec les trackers à capital protégé ou les trackers à effet de levier, ou encore les trackers qui jouent à la baisse. La particularité des trackers actifs est leur performance sera à l’inverse de leur sous-jacent.
Les différentes catégories de trackers qui existent en France sont également conditionnées par plusieurs critères comme leurs émetteurs ou leur sous-jacent. Parmi les trackers les plus célèbres sur le marché, on a : l’ETF China et son sous-jacent qui est l’indice boursier chinois, le Lyxor Banks et son sous-jacent qui est le secteur bancaire, le Lyxor ETF CAC 40 et son sous-jacent qui est le CAC 40, ou encore l’ETF Oil and gas et son sous-jacent qui est le cours du pétrole et du gaz naturel.
Selon quels critères sélectionner son tracker ?
Pour bien construire son portefeuille et choisir les meilleurs trackers, plusieurs critères peuvent être utilisés comme références. Ce sont :
- Les indices
- Les boursiers suivis
- Les frais
- Les encours
- La qualité du tracking
- La qualité de la réplication
- La couverture contre le risque de change
- L’éligibilité au PEA
Les indices boursiers à suivre constituent le premier critère qui permettra de choisir le meilleur tracker pour son investissement boursier. Pour ce faire, il est important de suivre les indices en fonction des différentes zones géographiques, des tailles des sociétés… Parmi les grandes sociétés à connaître, il y a actuellement MSCI World, S&P 500, Dow Jones ou DJIA, NASDAQ, RUSSEL 2000, NIKKEI 225, MSCI Emerging markets, STOXX Europe 600, CAC 40… Il est important de suivre l’évolution de ces indices pour pouvoir profiter de la meilleure part de performance de son investissement boursier via les trackers. De plus, cela aide à mieux diversifier le portefeuille et ainsi à réduire les risques encourus.
Les frais sont également un bon critère pour vous aider à trouver le meilleur tracker dans lequel investir. On parle principalement des frais de gestion qui regroupent le total des frais sur encours ou TFE. Généralement, ces frais s’élèvent à 0,2% par an en moyenne. Pour les ETF, les chiffres sont légèrement différents : 0,10% à 0,55% par an. Ces frais sont prélevés directement de la performance des trackers. Sachez toutefois que certains trackers restent très performants malgré leurs frais de gestion. C’est ainsi à cause des prêts de titres. Aussi, pour trouver le meilleur tracker, il n’est pas très judicieux de se cantonner au critère des frais. Il est préférable de vérifier les indices de référence.
Ensuite, il y a le volume de l’encours et l’émetteur du tracker. Il est important de choisir des émetteurs solides qui ont pour tâche d’émettre et de gérer les trackers. Pour les reconnaître, reposez-vous sur le capital qu’ils doivent gérer. Ceux qui gèrent beaucoup d’argents sont plus fiables. L’encours, c’est cela, il assure la bonne liquidité des trackers sur le marché. Si cette liquidité est défaillante, le prix d’achat pourrait trop s’écarter de celui de la vente. C’est un risque inutile à courir. Essayez de trouver les émetteurs de trackers avec au moins 70 millions d’euros sous gestion.
Il est aussi important de bien repérer la qualité du tracking. Il faut savoir qu’il y a deux types de réplication : la réplication physique et la réplication synthétique. Pour la réplication physique, c’est la norme à suivre, c’est-à-dire un tracker physique qui possède des sociétés dans les mêmes proportions exactes que l’indice qu’il suit. Quant à la réplication synthétique, le tracker va d’abord acheter des entreprises. Ensuite, il va les échanger la performance de ce portfeuille avec la performance de l’indice qu’il souhaite suivre auprès d’un autre acteur financier. Le tracker synthétique est préféré sur le marché parce qu’il permet de diversifier géographiquement sur le PEA, en dehors de la zone Européenne.
Afin de bien déterminer cette qualité de la réplication, il est aussi utile de connaître les 2 indicateurs suivants : la tracking difference et la tracking error. La première correspond à la différence entre un tracker et l’indice qu’il réplique pendant une période déterminée. Autrement dit, elle est un moyen de mesure sur le long terme. Quant à la tracking error, il s’agit d’un moyen de mesure à court terme. Cela veut dire qu’elle permet d’évaluer la stabilité des performances de l’ETF par rapport à son indice de référence tous les jours.
Toujours en ce qui concerne les critères permettant de choisir le meilleur tracker, il y a aussi la couverture contre le risque de change. Pour vous prémunir de ce risque de change, il est conseillé d’opter pour les « trackers hedgés ». Vous payez plus de frais mais vous vous prémunissez des risques de change. En effet, vous ne garderez que le risque marché. Toutefois, avant de choisir le tracker hedgé sur lequel investir, assurez-vous qu’il soit bien éligible au PEA.
Quels sont les avantages à investir dans un tracker ?
Nombreux sont les avantages d’un investissement dans un tracker. On peut notamment citer les exemples suivants :
- Frais limités et facilités d’accès
- Risque plus limité
- Indice boursier de référence
- Moyen simple de diversifier son portefeuille boursier
- Performance sans surprise
- Liquidité appréciable
- Instrument financier éprouvé
- Simple, économique et transparent
- Effet de levier rentable
Quels sont les frais et la fiscalité liés aux trackers ?
En règle générale, n’importe quel courtier peut vous offrir des trackers. En effet, avec ces produits financiers, il n’y a pas besoin d’ouvrir un compte spécial ni de changer d’intermédiaire. Les échelons de cotation, les frais de transaction ainsi que les modalités d’ordre restent les mêmes que ceux appliqués pour les actions. Avec les trackers, il n’y a pas de valeur « temps », contrairement aux warrants, par exemple. Ce qui rend leur utilisation très simple. Les investisseurs peuvent librement parier sur l’évolution du sous-jacent qu’ils auront choisi. De plus, leur cotation est assurée en continu. Une forte liquidité et une fourchette d’achat/vente dans le carnet d’ordres sont garanties sur le marché, ce qui permet une facilitation des négociations à n’importe quel moment.
Pour les frais, les trackers ne sont pas soumis à un frais d’entrée ni à un frais de sortie. Et concernant les frais de gestion, ils restent très faibles, environ 0,4% seulement par an en moyenne. De plus, ces frais sont quotidiennement déduits de la valeur liquidative des trackers. Toutefois, il est important de noter qu’il y a d’autres frais auxquels il faut prêter attention. Il s’agit des frais de transaction considérés comme « indirects ». Ces types de frais peuvent aller jusqu’à 0,5% à cause du « Spread ». Le spread est l’écart qui existe entre le prix d’achat et le prix de vente affichés sur le marché. Dans certains cas, ce spread peut descendre jusqu’à 0,1%. C’est notamment le cas pour les trackers les plus échangés.
En ce qui concerne la fiscalité des trackers, elle est identique à celle des actions et des OPCVM. Cela veut dire que les dividendes et les plus-values seront taxés de la même manière. En revanche, contrairement aux actions, les transactions financières ne seront pas taxées.
A titre de rappel, le revenu d’une action est ce que l’on appelle le « dividende ». Les dividendes perçus par l’actionnaire au cours de l’année sont soumis au PFU ou prélèvement à taux unique de 30%. C’est ce que l’on nomme « flat tax ». Il est ainsi question de l’imposition forfaitaire à un taux de 12,8% et les prélèvements sociaux à un taux de 17,2%. Cette fiscalité s’applique à tous les contribuables. Il s’agit du mécanisme du droit commun. Toutefois, chaque contribuable peut choisir une autre option, celle de l’ancien système qui est l’imposition à l’IR ou l’impôt sur le revenu.
Le saviez-vous ?
Les trackers peuvent être de droit européen ou international. S’ils sont de droit européen, alors ils pourront bénéficier du plan d’épargne en actions (PEA) et permettre ainsi à leur détenteur d’entrer sur des marchés difficiles d’accès.